Cacao: Abijan/Acra, alliance d'enfer! (Echo Afrique)

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Une économie de résistance africaine, existe-t-elle réellement ? Dans un monde infecté par le virus néolibéral occidental, il y a de belles épreuves de forces africaines à relever..., l’exemple : le cacao.

1- Cacao africain : l’Afrique cassera l’Occident ?

Grâce à une campagne la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux poids lourds de la production mondiale de cacao ont remporté une victoire éclair contre le chocolatier Hershey, mais sur le fond rien n’est réglé, selon des experts. La bataille entre les deux pays et le géant américain portait sur la prime spéciale pour les planteurs. Cette prime, imposée par la Côte d’Ivoire et le Ghana en 2019 et baptisée différentiel de revenu décent (DRD), s’élève à 400 dollars par tonne de cacao (en sus du prix du marché). Elle est destinée à mieux rémunérer les planteurs, dont des millions vivent dans la misère en Afrique de l’Ouest.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao Control plus de 40 % du marché, et son voisin le Ghana, numéro deux en contrôle plus de 20 %. Le Conseil Café Cacao (CCC) de Côte d’Ivoire et le Ghana Cocoa Board (Cocobod), les organes nationaux de gestion des filières cacao, avait par conséquent décidé de suspendre les programmes de certification de Hershey. L’Américain a fini par plier l’échine. L’annonce de l’ambassadeur UE il y a quelques jours le Sioniste Jobst von Kirchmann comme quoi une enveloppe pourrait aller jusqu’à un milliard d’euros destinés à la filière ivoirienne de l’or brun sur la période 2021-2027 pour l’aider à devenir plus durable, est – elle un moyen destiné à briser la dynamique voire le monopole interafricain du Cacao ?

La déclaration, citée par Reuters intervient un mois après une réunion mi-janvier à Abidjan entre les autorités ivoiriennes – la Côte d’Ivoire, premier producteur et l’UE – son premier acheteur – pour discuter de l’avenir de leurs relations commerciales cacaoyères.

Et pour cause : l’UE prévoit de présenter d’ici à l’été 2021 une nouvelle réglementation visant à interdire l’importation de produits liés à la déforestation et à rendre obligatoire un « devoir de vigilance » pour les acteurs privés. Une réforme qui va bousculer le secteur de l’or brun et l’obliger à renforcer ses contrôles sur l’origine des fèves – un sujet hautement sensible – s’il veut continuer à avoir accès au marché européen. D’autres réunions sont d’ailleurs prévues en mars à Bruxelles et Abidjan.

C’est donc l’UE qui est entrée cette fois par la fenêtre puisque le duo Cote d’ivoire Ghana a mis à la porte les USA ?

Le média mainsteram Jaune Afrique dit : «  c’est dans ce cadre que l’UE défend la mise en œuvre d’un projet Team Europe – cacao durable devant apporter une “enveloppe budgétaire très importante”, a indiqué en janvier l’ambassadeur avant d’évoquer le chiffre-choc d’un milliard un mois plus tard, en réunissant l’ensemble des financeurs potentiels : les États européens, la Banque européenne d’investissement (BEI), les institutions de développement nationales (AFD, KfW, GIZ,…) et même les chocolatiers privés. Pour l’heure, la seule aide confirmée, annoncée fin janvier, se monte à 25 millions d’euros, une somme bien modeste face aux ambitions affichées. Et elle n’est pas destinée à la seule Côte d’Ivoire, mais aussi au Ghana et au Cameroun. »

Reste à savoir si l’axe Cote d’Ivoie-Ghana tombera dans le piège ou comme toujours trouvera une superbe alternative pour renvoyer sa magie au magicien !

2- Fantasme du bitcoin

Grâce au fantasme du bitcoin, aux rêves de Wall Street et à la guerre de propagande constante de la classe dirigeante contre l’or, le marché du papier pour l’or - géré par le cartel CME, LBMA et BIS - est maintenant de plus en plus baissier.

Mais la demande est toujours élevée aux Émirats arabes unis, où une grande partie de l’or produit illégalement et de contrebande trouve un marché prêt.

Longtemps plaque tournante de l’or de contrebande, les Émirats arabes unis ne se sont engagés que récemment à réduire leurs importations d’or illégales sur la base de l’action du régime américain sur le Venezuela.
Une aubaine d’or récente pour ben Zayed a cependant été les enlèvements au Nigéria avec des milliers d’onces d’or de rançon versée à des bandits en échange du retour de jeunes étudiants. Le gouvernement nigérian affirme que les bandits étaient repentants et ont donc renvoyé les étudiants, mais il ne fait aucun doute qu’une grande quantité d’or nigérian - la plupart extraite illégalement - les aide à ressentir cela.

Le gouvernement nigérian peut le nier, mais le commerce illégal de l’or a été une source de revenus de base pour le gouvernement, en particulier via ses relations commerciales d’or avec le régime de Bin Zayed.
 
Le Nigéria a tenté de résoudre le problème de l’or artisanal via PAGMI, une initiative visant à officialiser et à contenir l’extraction aurifère illégale et dangereuse, tandis que les enlèvements dans le nord-est éloigné semblent une conséquence involontaire. Le gouvernement n’a pas bien géré la situation, et le battage mal inspiré du gouvernement au sujet de la production de barres bon pour la livraison à Londres doit ressembler à de la viande rouge à un lion.

Pendant ce temps, les médias occidentaux se sont donné beaucoup de mal pour éviter de mentionner le rôle de l’or comme paiement de rançon, au Nigéria. L’article du New York Times ne mentionne pas du tout l’or, et d’autres articles occidentaux ne font référence qu’à un arrêt de l’exploitation minière de l’or nigérian dans la région touchée par les enlèvements. Contrairement aux dollars américains, l’or ne peut être ni marqué ni tracé, a une valeur réelle et durable, et l’or est un actif liquide partout dans le monde, même en cas de panne d’électricité ou d’Internet en panne.
Tout ce qui précède a été aggravé par la déstabilisation par les États-Unis de l’Afrique du Nord et de la région du Sahel depuis 2011, où les États-Unis et la France y ont créé des États en déroute pour tenter de conserver l’accès aux ressources des régions qu’ils ont traditionnellement pillées. Le Mali, le Niger et le désastreux «accord» de Trump sur le Sahara occidental - au-delà de la destruction de la Libye par l’OTAN/les États-Unis - ont contribué à ce que des bandes de gangsters et d’armes errants inondent un sous-Sahara déjà instable.
Quant au Nigéria, le gouvernement a de nombreux problèmes complexes en ce qui concerne sa région éloignée du nord-est… beaucoup trop complexe pour être abordé ici. Mais d’une chose, nous pouvons être certains : personne à Washington ne sera d’aucune aide. Et attendez-vous au contraire dans toutes les affaires d’État, partout.

3- Pétrole : le coup de maître Tchad-Cameroun 

Selon de fiables informations, la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun (SNH) est en passe de racheter pour 275 millions de dollars, les actions détenues par la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT) sur l’exploitation du pipeline long d’un millier de kilomètres reliant les deux pays.

La Société nationale des hydrocarbures, bras séculier de l’État dans les transactions pétrolières, devrait conforter sa position dans l’exploitation de l’oléoduc Tchad-Cameroun en rachetant 21 % d’actions détenues par la Société des hydrocarbures du Tchad. Les négociations entamées depuis 2018 ont connu une avancée significative, un accord ayant été récemment trouvé pour la cession desdites actions à hauteur de 150 milliards de FCFA, environ 275 millions de dollars.

Cette transaction, rapportent des sources proches du cabinet Galileo Négoce & Conseil, chargé de négociations pour la partie tchadienne, concerne précisément les 21 % de participation de la SHT dans la joint-venture Cameroon oil transportation company (COTCO), la société chargée la gestion de cet oléoduc et dont l’actionnariat est également composé de la firme américaine ExxonMobil (41 %), la multinationale malaisienne Petronas (30 %), le Cameroun (5 %) et le Tchad (2,7).

Selon des sources proches du dossier, le Tchad, a accepté la proposition de la SNH, réduisant de près de moitié, l’offre de départ. En effet, le Tchad doit notamment honorer ses engagements internationaux pour apurer ses créances. Et c’est là que l’unité interafricaine s’active. Certes le Tcahd dépend de plus de 80 % de revenus de pétrole, mais au lieu de contracter encore de l’argent auprès des institutions vampire comme FMI ou BM le président du Tchad, Idriss Déby Itno, aurait personnellement contacté le chef de l’État camerounais Paul Biya pour sceller cet accord financier. C’est intellignet et cela peut faire des émules. 

Entré en production en 2003, l’oléoduc Tchad-Cameroun long de plus de 1000 km relie les champs pétroliers de Doba (Tchad) au port de Kribi (Cameroun) permettant d’assurer l’exportation de plus de 40 millions de tonnes de barils produits annuellement par China National Petroleum Corp (CNPC), ExxonMobil et Petronas. Pour l’année 2020, ce droit de transit du brut tchadien a rapporté plus de 30 milliards de FCFA (55 millions de dollars) au trésor public camerounais.

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