Tentative de coup d’État présumée au Niger : des officiers supérieurs radiés de l’armée... Est-ce la première purge USA/OTAN au sein de l’armée nigérienne pour que les scénarios malien et guinéen ne se reproduisent pas ?
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Analyses de la rédaction :
Niger : purge contre l’armée ?
Est-ce la première purge US/OTAN au sein de l’armée nigérienne pour que les scénarios maliens et guinéens ne se reproduisent pas ? Le ton de RFI est particulièrement alerte quand il dit :
« Au Niger, six officiers viennent d’être radiés de l’armée. Une note signée du chef d’état-major des armées le confirme. Le document évoque des fautes graves et lourdes dans le service. Le tribunal militaire les accuse d’être impliqués dans la tentative présumée du coup d’État dans la nuit du 30 au 31 mars 2021, veille de l’investiture du nouveau président Mohamed Bazoum. C’est par des arrêtés pris à l’encontre des 6 officiers, individuellement, que le chef d’état-major des armées, le général Salifou Modi, a mis fin à leurs fonctions. Les trois colonels, le capitaine, et les deux lieutenants sont tous radiés des forces armées nigériennes ».
Plutôt qu’avoir à faire à des putschistes, il semblerait qu’on serait dans le domaine de la prévention. Pourquoi ? Et bien la réponse est simple : le redéploiement des forces d’occupation franco-otanienne au Niger ne passe pas ! Le Niger, pays où les villageois font barrage les mains vides aux troupes d’occupation, quitte à les repousser, elles et leurs drones de combat part des jets de pierre, peut-on croire qu’il accepterait si facilement l’occupation des pans entiers de son territoire maintenant qu’au Mali tout se referme sur les forces d’occupation et qu’une offensive générale est menée à tous les niveaux ?
En effet, après avoir été expulsé du Mali, Barkhane, désemparé, s’est redéployé au Niger, bien que la France et les USA disposent déjà d’importantes bases militaires au Niger dont à Agadez.
La population nigérienne est loin d’accepter cette occupation et une lettre ouverte rédigée par Dr Malama Oumarou Zara, enseignant-chercheur à l’Université de Tahoua, qu’on peut consulter sur Maliweb, adressée au président français et à l’ambassade française au Niger, décrit très bien le pourquoi et le comment de cette opposition ferme du peuple nigérien. En voici un extrait de cette lettre :
« Après analyse, je me dois d’attirer votre attention, en dénonçant le caractère illégal – très précisément, contraire au Droit constitutionnel comparé et au Droit international – surtout, doublée des risques graves, imminents et irréversibles de cette décision. Cette décision déclarative – fort déconcertante – impose plusieurs dénonciations légales et impérieuses portant sur la prise en otage de la Souveraineté nationale du Niger que sur la menace à l’intégrité des territoires du Niger et du Mali, de la survie de ces États, de leur Peuple et au-delà ! En effet, par cette apparition, vous déclarez : “Nous avons décidé du redéploiement des forces armées du Mali vers le Niger avec des autorités nigériennes compétentes… Pire, force est de constater que, plusieurs éléments permettent de relever que la France semble trouver ce moment propice pour multiplier, sans cesse, des manœuvres et des engagements biaisés comme cette manipulation de la seconde instance décisionnelle après le peuple. Ce qui rappelle fortement l’adage courant selon lequel : ‘un mensonge entraîne toujours un autre !
Mais ce n’est pas tout : signe des temps juste avant que l’irradiation des officiers ait lieu on a appris la destruction d’un drone Reaper made in US de la France non loin de cette méga base que les Yankees possèdent à Agadez. Les Français ont parlé de panne technique, mais cette région a déjà connu de nombreux crashs du genre pour qu’on y croie…
Les jours à venir s’annoncent donc difficiles pour Barkhane et cie. Les Nigériens sont plus que jamais en alerte et tous ces éventements ne sont que le début d’une opération conjointe interafricaine qui a plus d’un tour dans son sac !
Guinée : l’Occident en panique, déstabilise
Il est vrai que la Guinée se trouve dans la ligne de mire occidentale, depuis que l’axe US-OTAN s’est aperçu que le coup d’État perpétré contre l’ex-président du pays, Alpha Condé, n’avait non seulement poussé le pays vers l’occupation, mais qu’au contraire, la souveraineté et le renforcement des relations interafricaines étaient devenus la devise de la transition guinéenne.
En effet, le Mali étant sous sanctions et pressions occidentales après sa décision de mettre un terme à toutes coopérations ou mieux dire, à toute occupation occidentale dans ses affaires, l’un des premiers pays d’être venu en aide a été la Guinée.
Malgré les pressions occidentales, la Guinée a refusé de fermer ses frontières avec le Mali.
‘Le CNRD tient à informer l’opinion nationale et internationale que la République de Guinée n’a par conséquent en aucune façon été associée à la décision du 4e sommet extraordinaire des chefs d’État de la Cédéao. En conséquence, le CNRD réaffirme que les frontières aériennes, terrestres et maritimes de la République de Guinée restent toujours ouvertes à tous les pays frères conformément à sa vision panafricaniste’, avait alors déclaré Aminata Diallo, porte-parole du CNRD, le Comité national de rassemblement pour le développement.
Dans une démarche de plus, la Guinée a annoncé ce vendredi 13 mai avoir l’intention d’approvisionner le Mali en essence.
‘Après réception de 2 des 4 millions litres de gazole en provenance de la Guinée voisine, le Mali doit réceptionner les 2 millions restants ce vendredi 13 mai 2022, selon la chambre de Commerce et d’Industrie malienne.
Toutes les dispositions sont prises pour ravitailler le pays en produits pétroliers par le secteur privé et l’État qui sont engagés à trouver des moyens très rapidement avec les pays amis. Cette déclaration est du président de la Chambre du Commerce et de l’Industrie du Mali (CCIM) M. Youssouf Bathily. Il l’a faite le jeudi 12 mai 2022 à l’occasion de la cérémonie de réception d’une importante quantité de gazole en provenance de la Guinée voisine, rapporte Bamako.net.
Dans ce cadre, il est clair que la force d’occupation cherche à déstabiliser le pays à sa façon.
On se rappelle qu’en 2019, lors de l’adoption d’une nouvelle constitution qui a conduit le président Alpha Condé à un troisième mandat, le Mouvement FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution) a été à l’origine d’une série de manifestations du 14 octobre 2019 en Guinée pour protester contre la modification.
Ce même mouvement appelle maintenant à organiser des manifestations anti-transition.
Selon les médias d’occupations, alors que la durée de la transition a été fixée à 3 ans par le Conseil national de transition, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) rejette la décision et appelle aux manifestations de rue jusqu’au lancement des campagnes électorales, chose rejetée de toute évidence par la junte, qui voit à travers ces manifestations, des manipulations occidentales, tout comme cela a été le cas à l’époque Condé.
La junte a donc interdit les manifestations, décision que les médias occidentaux voient comme ‘répression’, mais qui est évidemment une démarche de prévention de déstabilisations orchestrées par les agents US-OTAN.
L’Occident a peur, et a même très peur ! Le scénario malien fait des émules à travers toute l’Afrique à une vitesse inimaginable. L’axe France-US-OTAN doit se tenir prêt face aux turbulences !
Cameroun : Biya se penche de plus en plus vers l’est
L’État vient en effet de signer une convention avec le groupe chinois Sinosteel pour exploiter le site de Lobé à Kibri dans le sud du pays. Sur ce site, qui s’étend sur 20 kilomètres de long, l’objectif est d’extraire puis d’enrichir localement le minerai pour obtenir une teneur en fer de 60 %.
Décidément, le Cameroun se dirige de plus en plus vers l’axe de l’Est. C’est avec Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, que nous avons analysé cette situation.