Le fait que le gouvernement malien ait exigé le départ définitif de la Minusma semble être une pilule très difficile à avaler pour l'axe US-OTAN.
Les titres de la rédaction :
Ghana : la croissance économique s’accélère au premier trimestre 2023, à 4,2%;
Angola : mise à jour d’Afentra autour de l’acquisition de parts dans le bloc 3/05;
République du Congo : AD Ports signe l’accord final de concession du nouveau terminal polyvalent du port de Pointe-Noire;
Mali : la possibilité de produire plus de 22 tonnes d’or par an à la mine Fekola se précise
Les analyses de la rédaction :
Mali: Minusma n'en croit pas à ses yeux :
Le fait que le gouvernement malien ait exigé le départ définitif de la Minusma semble être une pilule très difficile à avaler pour l'axe US-OTAN.
Voyons comment les médias mainstream essaient de tourner cette histoire à leur sauce :
"Dans un communiqué, les groupes armés signataires de l’accord de paix de 2015 estiment que le retrait de la mission onusienne serait « un coup fatal porté délibérément contre l’Accord ».
« Avec le départ de la Minusma, adieu l'accord de paix ». Ce cadre de la CMA ne passe pas par quatre chemins pour exprimer ses craintes. Un autre dirigeant des ex-rebelles indépendantistes rappelle de façon plus mesurée que la Minusma est « un acteur clef du processus de paix ».
Elle est membre de la médiation internationale en charge du suivi de l'accord, elle est surtout un rouage essentiel sur le terrain, et même « une garantie ». Au sein de la commission technique de sécurité (CTS), qu’elle préside, ou des équipes mixtes d’observation et de vérification (emov), elle veille au respect du cessez-le-feu et des arrangements sécuritaires convenus entre le gouvernement et les groupes armés", lit-on sur RFI.
Mais ce récit est totalement l'opposé de la réalité.
À travers toute l’Afrique, on a pu voir ces derniers mois que les troupes de l’ONU sont de moins en moins acceptées sur le continent. En République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Mali, les manifestations se sont multipliées demandant le départ immédiat et sans condition des troupes de l’ONU de leur territoire. En RCA, de nombreuses affaires sont remontées à la surface comme celle du vol des diamants par le contingent portugais. En RDC, de nombreux civils ont constaté les liens entre les groupes armés présents dans l’Est et la Mission onusienne, et idem pour le Mali. En bref, ce n’est plus un secret pour personne, les troupes de l’ONU, comme les troupes militaires occidentales ne servent en aucun cas la cause de l’Afrique, mais bel et bien celle de l’Occident. Les Africains s’en sont rendus compte et c’est pourquoi ils demandent régulièrement le départ des militaires de l’ONU de leur territoire.
Le Burkina «salue» la «décision courageuse» du Mali de demander le retrait de la Minusma :
Au Burkina Faso, le gouvernement burkinabè salue la « décision courageuse » du voisin Malien, après la demande du « retrait sans délai » de la mission de l’ONU au Mali formulée par Bamako vendredi 16 juin, a annoncé dimanche 18 juin le porte-parole du gouvernement de transition qui l'a annoncé dans un communiqué. Le gouvernement burkinabè de la transition a invité la communauté internationale au « strict respect des choix opérés par le Mali ».
Dans le communiqué signé par son porte-parole, le gouvernement burkinabè a d'abord « félicité le Mali pour ce choix assumé ». Il « encourage le gouvernement et le peuple frère du Mali dans cette affirmation de la souveraineté de l'Etat malien », poursuit-il.
Cette décision, selon le porte-parole du gouvernement burkinabè Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, « est conforme à la vision stratégique de l'État malien dans la lutte contre le terrorisme et pour la restauration de la paix et de la sécurité au Sahel ».
Comme son voisin malien, le Burkina Faso est dirigé par des militaires putschistes et est pris dans une spirale de violences terroristes depuis plusieurs années.
Autre signe de soutien apporté : dans ce même communiqué, Ouagadougou demande au secrétaire général des Nations unies de « bien vouloir prendre les dispositions utiles pour retrait des troupes burkinabè engagées au Mali dans le cadre de la Minusma » depuis dix ans.
La France "persona non grata" sur le continent africain, selon un média turc :
L’Afrique, ancienne zone coloniale des pays occidentaux pendant des siècles, met progressivement fin à la "puissance hégémonique" de Paris, constate le journal turc Yeni Şafak. La France n’est plus la bienvenue pour plusieurs pays africains, précise le média, citant l’incident avec des militaires français interpellés récemment au Tchad.
Le Burkina Faso, le Mali, la Centrafrique, le Tchad… Les exemples sont nombreux de pays africains qui contestent la "puissance hégémonique" de Paris, selon le journal turc Yeni Şafak.
"La France, qui avait exploité l'Afrique pendant des décennies et était considérée comme le premier acteur de l'instabilité, est devenue persona non grata sur le continent", écrit le média.
Le dernier exemple en date est l’interpellation de soldats français au Tchad, à la frontière soudanaise, relate Yeni Şafak. Début juin, les militaires français ont été désarmés et immobilisés par l’armée tchadienne pour des vérifications, car les Tchadiens n’étaient pas au courant de la mission française dans cette zone. L’incident a cependant connu une suite inattendue: le 20 juin, le ministre tchadien de la Défense a présenté ses excuses. Paris les juge peu satisfaisants et exige des mesures drastiques dont l’emprisonnement d’un haut gradé impliqué dans ces faits.
Le journal rappelle également le retrait des forces françaises du Mali, finalisé en août 2022, après 9 ans de présence. Récemment, devant le Conseil de sécurité de l'Onu, le chef de la diplomatie malienne avait demandé le départ de la Minusma en pointant "l'échec" de cette dernière qui faisait selon lui "partie du problème".
Idem pour la Centrafrique. En décembre 2022, les derniers militaires français ont quitté le pays après qu’en novembre de la même année, l’ambassadeur français en RCA avait perdu son statut de doyen du corps diplomatique dans cet État. Ce statut particulier avait été instauré en 1960 conformément à un accord entre Paris et Bangui, conclu le jour de l'indépendance de la RCA.
En janvier 2023, les autorités burkinabé de transition ont suivi l’exemple malien et centrafricain et ont mis fin à l'accord de coopération militaire avec la France, en donnant aux soldats français un mois pour quitter le pays.
Le Président français Emmanuel Macron a également été réprimandé par le Président Félix Tshisekedi lors de sa visite au Congo. "Regardez-nous autrement, en nous considérant comme des partenaires et non avec un regard paternaliste", a-t-il déclaré en mars 2023 en ajoutant que "la Françafrique n’existe plus".