« La rumeur sur une éventuelle infiltration de terroristes dans la ville de Ndjamena n’avait cessé de monter depuis le milieu de la semaine. Les autorités ont donc décidé de prévenir la population sur une alerte terroriste, en appelant les gens au calme et à la vigilance ».
Actualité en Afrique :
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Mauritanie : séminaire international à Nouakchott sur l’énergie la semaine prochaine
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Analyses de la rédaction :
Tchad : Pourquoi la France menace ?
« La rumeur sur une éventuelle infiltration de terroristes dans la ville de Ndjamena n’avait cessé de monter depuis le milieu de la semaine. Les autorités ont donc décidé de prévenir la population sur une alerte terroriste, en appelant les gens au calme et à la vigilance ».
Serait-elle la riposte française ? Près de 10 jours après la méga-manif anti-France des milliers de Tchadiens qui, descendus dans la rue s’en sont pris aux symboles du pillage français au Tchad entre autres Total, RFI, média colonialiste par excellence fait publier un article où il met en garde contre « l’infiltration terroriste » dans la capitale.
En effet le sursaut du peuple tchadien qui, plus d’un an après l’assassinant de son président Deby alors qu’il venait de réélire a prouvé qu’il n’était pas dupe, et qu’il s’oppose littéralement à la recolonisation du Tchad par la France et les Yankees, à la mercenarisation de son armée, à sa libysation, à l’effet de nourrir la soif de guerre occidentale, a tellement pris de court le camp d’en face qu’il se met a menacer.
Voici comment le RFI s’y prend : « La rumeur sur une éventuelle infiltration de terroristes dans la ville de Ndjamena n’avait cessé de monter depuis le milieu de la semaine. Les autorités ont donc décidé de prévenir la population sur une alerte terroriste, en appelant les gens au calme et à la vigilance. La première alerte sur cette infiltration terroriste dans la capitale Ndjamena a commencé à circuler mardi, dans une note signée par un responsable sécurité de la Commission du bassin du Lac Tchad. Il va procéder au renforcement des mesures de vigilance dans tous leurs locaux ».
On est en pleine ambiance de psychose et ce déploiement des forces de sécurité d’un régime Deby fils qui a prouvé en un an d’existence qu’il a du mal à s’imposer face à la France ne peut que nous conduire à croire à la possibilité d’une mise en scène destinée à étouffer les ressentiments et surtout ce sentiment de colère et d’exigence qui est sur le point de monter. D’ailleurs c’est dans ce type de situation que les forces d’occupation trouvent toujours l’occasion inouïe à réprimer les voix hostiles, à mettre à exécution leurs plans.
Car après l’Ukraine le plan US/OTAN consiste à ramener la guerre qu’il a perdue face à la Russie au Sahel et dans ce cadre le Tchad semble destiné à jouer le rôle de QG. Ce qui rend doublement inquiétante pour les Occidentaux à commencer par la France elle-même, cette révolte anti-Occident aux accents pro-russe qui couvent sous les cendres au Tchad.
RFI poursuit : « La première alerte sur cette infiltration terroriste dans la capitale Ndjamena a commencé à circuler mardi, dans une note signée par un responsable sécurité de la Commission du bassin du Lac Tchad. Il va procéder au renforcement des mesures de vigilance dans tous leurs locaux. Dès le lendemain, ce sont les ambassades et autres organisations internationales représentées dans la capitale du Tchad qui sont prévenues de cette infiltration terroriste. » Décidément la spectaculaire opération « Colère de Bohoma où feu Deby a infligé l’une des plus belles déculottées qui soit aux troupes par procuration de l’Occident dit “Jihadistes” quand elles ont voulu faire marche sur la capitale semble encore rester à travers la gorge de l’axe US/France/OTAN. Celà dit cette rumeur largement couverte par les médias mainstream plus d’un an après la mort de grand Deby intervient alors même que son armée, l’une des plus puissantes de l’Afrique est divisée, voire purgée de ses grands soldats. Mais en Afrique l’imprévu est toujours possible. Une machination destinée à traquer les opposants à la recolonisation du Tchad par la France que celle-ci veut réprimer au nom de la lutte contre des terroristes qui projetteraient de s’emparer de la capitale pourrait retourner contre le scénariste. En attendant reprenons cette dernière partie du rapport de RFI où il dit : “Ce sont trois terroristes probablement de Boko Haram qui sont parvenus à s’infiltrer dans Ndjamena autour du week-end dernier, selon nos sources qui ajoutent que ‘nous sommes en alerte rouge, mais tout est mis en œuvre pour les retrouver’. La capitale tchadienne n’oublie pas qu’elle a déjà payé un lourd tribut au terrorisme, avec notamment le double-attentant de Boko Haram en 2015 qui avait fait 38 morts et une centaine de blessés. ‘La France est-elle en train de menacer les Tchadiens ?
Burkina : qui veut nuire à l’armée ?
Ce ton catastrophiste qu’adoptent les médias mainstream au sujet des attaques menées contre les civils au Burkina, sans pour autant faire la moindre allusion sur les victoires et les avancées des forces armées de ces pays, notamment celles du Burkina Faso, qui appuyées par les forces de défense populaires, ne cessent ces derniers temps de prendre d’assaut les foyers terroristes, n’a rien d’être justifié.
Plutôt que de relayer des informations comme celle-ci : ‘Au moins 39 ‘terroristes’ ont été neutralisés et deux soldats burkinabés tués dans des ‘actions offensives’ menées par les forces de défense et de sécurité burkinabées, dans la région de la Boucle du Mouhoun (Nord-ouest) entre jeudi et vendredi, a annoncé samedi soir, l’armée dans un communiqué’, les médias mainstream s’attardent plutôt sur des informations comme la suivante : ‘Au Burkina Faso, le gouverneur de la région de l’Est affirmait, samedi 28 mai, dans un communiqué, que le bilan provisoire faisait état d’une cinquantaine de personnes tuées, vendredi 27 mai, dans une attaque par des hommes armés, à Madjoari, près de la frontière avec le Bénin. Un chiffre que le gouvernement ne confirme pas pour le moment’. Ou encore : ‘Dans la région du Sahel, près de la frontière avec le Mali, Djibo est effectivement assiégée par les extrémistes djihadistes depuis février. Les extrémistes ont restreint les déplacements à l’intérieur et à l’extérieur de la ville et ont coupé l’approvisionnement en eau. Peu de camionneurs souhaitent s’exposer à la menace des djihadistes’.
‘Djibo a été l’épicentre des violences liées à Al-Qaïda et au groupe terroriste Daech, qui ont fait des milliers de morts et déplacés près de deux millions de personnes. Si Djibo et la province du Soum, où se trouve la ville, ont connu des périodes de calme, comme lors d’un cessez-le-feu de fortune entre les djihadistes et le gouvernement autour des élections présidentielles de 2020, la trêve n’a pas duré et depuis novembre, l’insécurité a augmenté’, écrit Africa News à ce sujet.
Mais voyons comment ces médias analysent la raison des attaques terroristes dans ces régions stratégiques qui provoquent l’exode de la population :
‘Selon les analystes de conflits, le blocage des villes est une tactique utilisée par les jihadistes pour affirmer leur domination et pourrait également être une tentative pour amener la nouvelle junte militaire du Burkina Faso, qui a pris le pouvoir en janvier, à revenir sur ses promesses d’éliminer les jihadistes. Une équipe de l’ONU s’est rendue sur place pour évaluer la situation, mais n’est restée que quelques heures en raison du niveau de menace’, lit-on sur Africanews.
Mais il faut rappeler que la région des trois frontières étant une zone ultra-stratégique pour cet axe aussi bien du point de vue militaire qu’économique, on tente depuis des années de la vider à coup d’attaques contre civils, bombardement à coup de Mirage 2000, etc., mais les armées nationales des pays concernés étant souverainistes et soutenues par leur population n’ont jamais permis que cela arrive, d’où cette nouvelle stratégie de l’axe US-OTAN qui consiste depuis l’entrée de l’US Army au Sahel de mener des attaques simultanées contre ces trois pays du Sahel à savoir le Mali, le Burkina et le Niger.
Mais le point le plus important est que la plupart de ces attaques sont perpétrées contre Djibo. Djibo est une ville du département et la commune urbaine de Djibo, dont elle est le chef-lieu, situé dans la province du Soum et la région du Sahel au Burkina Faso. Elle se trouve à 200 km au nord de la capitale Ouagadougou. Djibo est aussi une ville qui peut attirer les convoitises pour cause d’un élevage développé et qui contribue à nourrir la population régionale. Prendre possession de cette ville pourrait signifier aussi un déplacement massif de la population qui se dirigerait plus au Sud. Les attaques répétées contre les forces de l’ordre contribuent aussi à étayer l’argument de ceux qui accusent l’armée burkinabée de ne pas être à la hauteur du défi que constitue la protection de la population.
Il semblerait qu’après avoir demandé à diversifier ses partenaires et donc sous-entendre un rapprochement avec l’axe de l’Est, la junte militaire au Burkina se trouve désormais dans la ligne de mire occidentale…
Cameroun : pourquoi Paul Biya renforce les effectifs de son armée ?
Au Cameroun, ce sont 1 080 sous-officiers, 3 000 gendarmes et 5 330 soldats et matelots de 2e classe… Au total, 9 410 nouvelles recrues vont endosser l’uniforme dans les semaines qui viennent. Ils constituent le contingent du dernier recrutement de l’armée camerounaise, le plus important jamais réalisé par les forces de défense.
Comment expliquer le recrutement de près de 10 000 militaires ? Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.