La résistance burkinabè a infligé un autre coup de massue contre l’occupation française et c’est le moins qu’on puisse dire. Après des mois de résistance face aux infiltrations des terroristes contre les frontières burkinabés, puis la mobilisation massive des jeunes en faveur de l’armée, une scène inouïe s’est produite : un face-à-face entre jeunes burkinabés et les soldats d’occupation française.
Actualité en Afrique :
-Le Ghana adhère au Conseil des pays producteurs d’huile de palme ;
-Le Burkina Faso mobilise ses partenaires pour financer son nouveau plan de développement ;
-Côte d’Ivoire : la société civile rencontre les politiques pour parler de réconciliation ;
-Kenya : KCB Group envisage le contrôle total de sa filiale rwandaise.
Analyses de la rédaction :
Burkina Faso :
La résistance burkinabée a infligé un autre coup de massue contre l’occupation française et c’est le moins qu’on puisse dire.
Après des mois de résistance face aux infiltrations des terroristes contre les frontières burkinabées, puis la mobilisation massive des jeunes en faveur de l’armée, une scène inouïe s’est produite : un face-à-face entre jeunes burkinabés et les soldats d’occupation française.
Tout a commencé ce jeudi soir 18 novembre, quand les jeunes de la ville de Kaya, dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso, ont manifesté pour demander le départ des troupes françaises du Burkina. Ils refusaient de laisser passer un convoi militaire français qui doit rejoindre le Niger. Ces véhicules avaient déjà été bloqués à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou.
Après plusieurs heures d’attente sur la route nationale 3 entre Ouagadougou et Kaya, le convoi de l’armée française a dû reculer pour s’installer sur une aire protégée à environ 5 km de la ville de Kaya. Les milliers de manifestants venus de toute la région du Centre-Nord n’entendaient absolument pas laisse progresser le convoi pour le Niger.
Ce blocage fait suite à l’appel de COPA-BF - la Coalition des patriotes du Burkina Faso - qui dit lutter pour une indépendance réelle des pays africains.
« C’est un combat patriotique et chaque région doit prendre ses responsabilités », fait savoir un manifestant qui se prépare à passer une autre nuit au clair de la lune pour empêcher le long convoi d’avancer. Finalement, le gouverneur de la région de Kaya s’est rendu par deux fois sur place pour tenter de désamorcer la crise et permettre au convoi de revenir sur Ouagadougou.
Tout ceci est un peu à l’image du Yémen, de la Syrie ou encore de l’Irak où les forces de défense populaire font face à l’occupation occidentale. Après tout, le clan occidental n’a pas un très bon souvenir des forces populaires, puisqu’au Moyen-Orient où les Syriens ou encore les Yéménites ont formé des unités de forces populaires, les plans divisionnistes et déstabilisateurs sont tombés à l’eau.
Cette résistance a notamment pris une tournure différente lorsque le président burkinabé a eu la géniale idée de former des forces de défense volontaires, une idée, qui ne voit l’avenir du pays qu’entre les mains des jeunes burkinabées.
D’ailleurs on se rappelle bien qu’en réponse à l’organisation grotesque aux airs néocoloniaux du Sommet Afrique France à Montpellier, concernant l’avenir de l’Afrique, le président burkinabé, Roch Christian Kaboré avait lancé en parallèle, une vraie conférence avec la jeunesse burkinabée.
Il avait alors eu une rencontre avec la jeunesse burkinabée, le samedi 9 octobre 2021, à Koudougou. C’était à l’occasion du Forum national des jeunes. Mais bien avant ces « échanges directs avec la jeunesse », le président du Burkina Faso avait visité des stands d’exposition qui lui ont permis de découvrir la « créativité et l’esprit d’initiative des jeunes » du Pays des hommes intègres.
Cette résistance du peuple burkinabé contre le convoi français en est le premier fruit de l’initiative du président Kaboré.
Le Burkina Faso devient de plus en plus un modèle dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, car le gouvernement, l’armée nationale et également le peuple sont tous unis pour protéger le territoire. Et c’est exactement l’arme de prédilection contre le terrorisme.
L’OTAN déroule son agenda dans le Sahel :
Depuis son échec cuisant en Afghanistan, l’OTAN. L’Alliance Avance ses pions dans le Sahel. À intervalle régulier, depuis le sommet de Varsovie en 2016, où l’OTAN s’est engagée à renforcer son partenariat avec l’Union africaine, tel un Petit Poucet, l’organisation transatlantique sème ses cailloux dans la région. Plus récemment, en octobre dernier, lors d’une réunion à Bruxelles avec les ministres des États membres participants à la coalition contre Daech, le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a prévenu que « l’Alliance étudiait les possibilités d’étendre ses partenariats aux pays de la région du Sahel (...) » Avec l’exercice militaire qui aura lieu en Italie à partir du 24 novembre, au cours duquel l’OTAN se préparera à réaliser une mission au Sahel, l’Alliance vient de franchir une étape supplémentaire.
Le 24 novembre commencera un exercice militaire virtuel censé tester le déploiement d’une opération d’envergure dans le Sahel. Le jeu, qui n’en est pas un, est organisé par le corps de déploiement rapide de l’OTAN en Italie. Les scénaristes de l’Alliance ont pensé à tout. La mission, avec 31 pays participants, est réalisée hors Article 5, ce qui signifie qu’ils ne répondent pas à la demande d’un État membre agressé, mais à celle de deux pays africains. Ces derniers ne sont pas cités dans la bande-annonce de l’événement, mais qu’importe puisque tout cela n’est que pure fiction. Le scénario hollywoodien concocté pour l’occasion met en scène 298 milices et groupes terroristes sur fond de violence « ethnico-religieuse et sectaire ». Objectifs de l’opération ? « Soutenir et protéger les populations, permettre l’arrivée de l’aide humanitaire, gérer l’afflux de migrants. » Réussiront-ils leur mission salvatrice ? Telle est la question. Si les « gamers » gagnent pourront-ils reproduire la victoire sur le terrain, alors que leur script qui se veut réaliste laisse songeur ? Tous pays et tous groupes confondus, il n’existe pas plus d’une cinquantaine d’entités dans la région.
Et, comment prévoir l’imprévisible qui reste la règle dans la région ? S’ils échouent, l’OTAN renoncera-t-elle à « étendre ses partenariats au pays de la région du Sahel » ? Rien n’est moins sûr… Car en juin dernier, Florence Parly a semé un caillou supplémentaire sur la route de l’OTAN dans le Sahel en signant un contrat avec une des agences de l’Alliance, la NSPA, basée au Luxembourg. Dix-huit mois après avoir déclaré « l’OTAN en état de mort cérébrale », Emmanuel Macron demande un soutien de l’Alliance pour une coalition qu’il dirige. C’est sans précédent dans l’histoire.
En outre, jusqu’à la signature de ce contrat l’opération Takuba était censée démontrer l’existence et l’utilité de la politique de défense européenne qu’Emmanuel Macron avait appelé de ses vœux dès le début de son quinquennat et dont il s’est fait le champion depuis. En avril 2021, il s’agissait encore, selon le ministère des Armées, de faire de la force Takuba un véritable laboratoire d’intégration au combat des partenaires européens.
Aujourd’hui, c’est un laboratoire de la défense européenne avec un zeste de partenariat transatlantique ! Un paradoxe fâcheux, qu’Emmanuel Macron devra soutenir, à son corps défendant, lorsque la France prendra la présidence de l’UE au 1er janvier 2022. Mais qu’importe puisque nombre de pays engagés dans cette Task Force : Italie, Estonie, Tchéquie, Roumanie, sont des ardents États membres de l’OTAN… Pour l’Alliance, la crise diplomatique entre Paris et Bamako, largement surjouée de part et d’autre, est donc une véritable aubaine.
En prime, cette affaire a le mérite de remiser au placard les inquiétudes et les hésitations des Alliés échaudés par le retrait sans concertation des Américains en Afghanistan. Ironie de l’histoire, si l’Organisation transatlantique poussait un peu plus loin son aventure dans le Sahel, elle emmènerait dans ses bagages une multitude de sociétés militaires privées occidentales qui retrouveraient des couleurs après la perte de leurs juteux contrats à Kaboul.
Par Leslie Varenne.
La Turquie au Niger ?
Le Niger va acheter du matériel militaire à la Turquie, notamment des drones.
L’information a été confirmée par les deux présidences à l’issue d’un entretien téléphonique, cette semaine, entre Recep Tayyip Erdogan et son homologue nigérien Mohammed Bazoum. Avec cette annonce, la Turquie confirme sa position d’acteur majeur sur le marché international des drones.
Alors que les USA détiennent des bases militaires au Niger, que signifie cette décision ?
Que se passe-t-il au Niger ?
Luc Michel, géopoliticien s’exprime sur le sujet.