La coalition sahélo-sahélienne que le Burkina est sur le point de créer les ingérences occidentales pourrait bien s’étendre à la côte.
Actualité en Afrique :
-Sénégal : Macky Sall annonce une nouvelle ère de coopération entre la Chine et l’Afrique ;
-Le Cameroun a autorisé l’importation de 249 857 tonnes de poissons en 2021 ;
-Zambie : le transporteur aérien public vole à nouveau après 30 ans d’inactivité ;
-Coopération : la 7è édition de la commission mixte Gabon-Togo se tiendra à Lomé
Analyses de la rédaction :
Mali : de quoi a-t-elle peur la France ?
Pourquoi Barkhane et ses alliés américains et otaniens, essentiellement concentrés non loin de Bamako, puisqu’ils ont été mis à la porte du nord du Mali de la façon la plus spectaculaire qui soit, par une armée malienne qui, en dépit de deux coups d’État en 2021 reste toujours solitaire de la population, se serait livrée à un si honteux massacre au centre à Mopti ? La réponse est simple parce que la France a peur de voir les scènes qu’elle a connu cette semaine au Burkina et au Niger où des populations entières lui barrer la route se répète au Mali...
En effet, on assiste à un soulèvement massif dans les pays du Sahel.
Lorsque le peuple se soulève et barre la route au convoi militaire français en l’empêchant de passer et en le poussant même à utiliser les balles réelles pour passer, cela n’a qu’une signification : la population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent.
Cette attaque qui a fait au moins 30 personnes ce vendredi 3 décembre, près de la ville de Bandiagara, n’est rien d’autre que d’un acte lâche et prouve encore une fois que la panique a atteint son apogée dans le clan occidental.
Déjà au Burkina et au Niger, les braves résistants, qui ont bloqué la route à ce convoi, ont fait la cible de tirs des forces d’occupations. Plusieurs personnes ont été tuées et blessées, mais visiblement, ceci a été le cadet des soucis de l’axe US-OTAN qui ne pense qu’à faire avancer ses politiques impérialistes.
Le rapprochement de plus en plus visible du Mali avec le bloc de l’Est, la résistance de plus en plus grandissante du peuple sahélien face à l’occupation et les manifestations anti-occupation qui ne cessent de crier à un retrait immédiat des troupes interventionnistes, tout ceci fait peur à cet axe colonialiste.
Barkhane en veut au Mali, car il n’aurait jamais cru que la lutte anti-occupation ne restera pas confinée dans les frontières maliennes et qu’elle finirait par franchir les frontières burkinabées puis du Niger.
La population sahélienne n’est plus décidée à rebrousser chemin, elle va avancer jusqu’à ce qu’elle obtienne le départ imminent des troupes d’occupation étrangères de son continent. Les populations en Afrique ont très bien compris qui est leur ennemi commun et ce soulèvement auquel on assiste n’est qu’un début !
Bénin : l’heure est à la résistance :
Pour cette première attaque terroriste contre l’armée béninoise que le chef du DSGE avait promis il y a quelques mois d’un ton sarcastique, quand il avait affirmé que selon ses évaluations fin 2021, début 2022, la violence terroriste arriverait à la côte depuis le Sahel, eh bien Barkhane et ses complices n’innovent pas : suivant le schéma qu’ils ont appliqué au Mali, puis au Niger et enfin au Burkina, ce sont de mystérieux terroristes qui, sortis soudain du néant tirent et tuent avant de disparaître dans la nature.
« Jeudi 2 décembre, la menace terroriste qui planait sur le nord du Bénin s’est concrétisée. Dans la nuit, deux soldats des Forces armées béninoises (FAB) ont été tués dans la localité de Porga, près de la frontière avec le Burkina Faso », voilà comment les médias mainstream parlent de ce terrorisme qui a frappé le Bénin.
À lire les commentaires mainstream, paru sur RFI, AFP et Cie, là encore on voit très bien que les forces d’occupation occidentales meurent d’envie de s’installer dans le nord du Benin, puisque le Burkina résiste merveilleusement à toute forme d’ingérence militaire étrangère.
Selon ces médias : « ce serait Katiba Macina à l’origine de l’attaque, qui aurait des liens parmi les populations locales », une population composée d’éleveurs et d’agriculteurs qui se détesteraient » et toutes ces insinuations infondées pour arriver à créer le doute dans l’esprit du lecteur et le convaincre de ceci : « la frontière Burkina-Benin est poreuse, puisque les forces burkinabées et béninoise sont incapables à en assurer la sécurité, ce qui justifierait la présence des forces occidentales.
Et ce, d’autant plus que les Béninois comme tous les peuples du Sahel ; toujours selon cette version, n’ont pas le don du vivre ensemble et que par vengeance ; éleveurs ou agriculteurs pourraient avoir collaboré avec les terroristes.
Évidemment, ce récit ne trompe plus personne en Afrique de l’Ouest ; les populations étant convaincues que ces attaques terroristes sont l’œuvre des services secrets occidentaux français en tête, qui déguisés en radicaux musulmans poursuivent d’abord l’objectif de discréditer la religion ensuite celui d’étendre la présence des bases et des troupes étrangères dans ce foyer de l’humanité qu’est l’Afrique occidentale, que ce soit au Sahel ou sur la côte.
Ce récit est d’autant moins convaincant que toute la semaine dernière les Burkinabés et les Nigériens se sont fait parler d’eux pour leurs actes de bravoure dont ils ont fait preuve en bloquant les mains nues la voie aux forces d’occupation de Barkhane.
Reste que les États africains devront eux aussi accélérer les choses. Surtout le président Talon dont ses talents économiques ne sont plus un secret et qu’à ce stade particulier devrait faire montrer d’un talent militaire.
Dans quel sens ? Et bien sûr dans le sens d’une alliance avec ses voisins. Au Burkina où les commandants militaires de plusieurs zones viennent de changer, le mot d’ordre est la lutte antiterroriste via la coopération interafricaine. Talon devra y participer plus activement…
D’ailleurs, le ministre burkinabé de la Sécurité a annoncé vendredi, que la seule alternative qui se présente aux pays de la sous-région pour vaincre le terrorisme est de coopérer entre eux. Une opération dénommée odalgou4 a donc été lancée par le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Bénin pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme à travers la mutualisation des efforts inter-états. L’heure est à la révolte interafricaine et la seule chose qui pourrait l’apaiser c’est bien le départ définitif des troupes d’occupation étrangère.
Niger : la vengeance française tourne au vinaigre :
Les armées sahéliennes reprennent des couleurs. Une offensive menée par des centaines de supplétifs de barkhane et alliés tourne au vinaigre.
Au moins 79 terroristes ont été tués dans une attaque perpétrée sur une base militaire du G5 Sahel dans l’ouest du Niger, a indiqué dimanche l’armée nigérienne.
Du côté de l’armée nigérienne, le bilan est de 29 morts. Il d’agit de la base G5 à l’ouest du Niger dans la localité de Tillabéri ; dans la région des trois frontières où la France et ses alliés se démènent depuis des mois pour expulser la population et y ériger des bases militaires.
D’ailleurs les protestations de ces derniers jours de Nigériens qui, dans la foulée de la résistance des Burkinabés dans le village de Kaya à l’invasion de Barkhane ont décidé de barrer la route aux forces d’occupation porte exactement sur l’opposition à la présence des bases occidentales à travers leur pays.
Il y a effectivement une prise de conscience collective à travers tout le sahel, qui s’étend au Burkina, au Niger et au Mali et qui fait capoter les plans B des forces d’occupations.
Même au Tchad, où le fils Deby est entièrement entre les mains de l’Élysée, le ras-le-bol est indéniable.
L’armée tchadienne ne semble pas vouloir céder aux pressions et devenir un corps de mercenaire au service de l’axe US-OTAN et contre les populations africaines, d’où cette offre d’amnistie adoptée lundi 29 novembre en conseil des ministres extraordinaire.
Les projets de loi d’amnistie générale accordée « à ceux qui, pour une raison ou une autre, avaient choisi la voie de l’exil et/ou de la violence pour exprimer leurs divergences politiques » répondent à une intention du président de transition de « faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays ».
En tout cas, ce soulèvement que les médias mainstream et les dirigeants occidentaux tentent tant bien que mal de cacher, est bel et bien réel et ne fait que s’amplifier. Ni la Russie ni d’autres pays n’ont contribué à ce que ce soulèvement ait lieu. C’est la colère de la population africaine qui s’exprime. Elle en a marre du colonialisme moderne. La machine est en route et rien ne peut arrêter un soulèvement comme celui-ci. Les Africains savent que ce sont les seuls qui peuvent restaurer leur souveraineté et leur intégrité, bafoués depuis tant d’années.
Que ce soit au Tchad ou dans les autres pays du Sahel, les populations restent soudées et savent qu’elles n’ont pas besoin d’avoir un tuteur comme la France, mais elles ont besoin d’avoir un pays souverain, intègre et indépendant.