Burkina: la France touchée, coulée !

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Les titres de la rédaction :

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Les analyses de la rédaction :

1. La France a besoin des expatriés Africains ! 

En France, alors que les débats sur "l'immigration" continuent d'alimenter les programmes télévisés pour tenter d'occuper l'esprit de la population sur des problèmes qui n'existent pas, un autre problème se pose, celui du manque de personnel de santé. 

Les médias français ne le disent jamais, mais des milliers de médecins africains exercent en France. S'ils n'étaient pas présents en France, la population serait confrontée à un énorme problème. Or, Paris veut faciliter l'immigration de personnels de santé étrangers. Au risque de créer de véritables déserts médicaux sur le continent ? 

Ils viennent du Cameroun, du Sénégal ou du Bénin. Si la France compte 228 000 médecins, 15% sont des étrangers. La moitié d'entre eux viennent de pays extérieurs à l'Union européenne. Il y a donc plusieurs milliers de médecins africains. 

Le système de santé en France est tellement fragilisé que le pays a vraiment besoin de ces médecins étrangers. En décembre, nous avons appris que le projet de loi sur l'immigration prévoyait un nouveau titre de séjour ciblé pour les personnels de santé. L'objectif clairement affiché par le gouvernement français est d'attirer les professionnels de santé étrangers - médecins, sages-femmes et pharmaciens - qui souhaitent travailler dans un établissement public de santé. Actuellement, 5 000 praticiens à diplôme non européen travaillent dans les hôpitaux français. 

Mais les conditions d'exercice de ces personnels de santé sont-elles aussi bonnes que celles des praticiens français ? La réponse est clairement non, puisque les médecins non européens ont un statut et des salaires inférieurs à ceux de leurs collègues français. 

Le 8 janvier dernier, deux professeurs et deux membres du comité des sages de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII) ont publié un article intitulé "Ne privons pas l'Afrique de ses médecins". Ils y critiquent la carte de séjour "talents-professions médicales et pharmaceutiques", inscrite dans le projet de loi sur l'immigration. 

"La vérité est que ces médecins sont aujourd'hui indispensables au fonctionnement de nos hôpitaux, victimes d'une politique d'austérité prolongée. Ils ont été en première ligne dans la lutte contre la pandémie mais leur statut reste précaire et ils sont toujours victimes de discriminations", écrivent les auteurs de la tribune, qui déplorent la volonté d'"attractivité nationale" affichée par la France, qui consiste, selon eux, à tenter "de recruter encore plus de médecins, le plus souvent africains, qui accepteront de travailler pour des salaires plus bas dans les lieux délaissés par les médecins français". 

Outre les conditions précaires dans lesquelles les médecins africains sont accueillis en France, ils dénoncent également les conséquences qu'aurait une telle loi : "En résumé, nous voulons reporter nos déserts médicaux sur les pays de nos anciennes colonies. Mais comment vouloir attirer les médecins de ces pays sans accepter ensuite d'accueillir leurs populations malades laissées sans soins ?  

Le gouvernement français devrait apprendre à mettre de l'eau dans son vin. Le mépris que reflètent quotidiennement les médias français à l'encontre de l'immigration pose un problème tant pour la France que pour les pays africains. D'une part, si la France veut absolument bloquer l'immigration, elle doit d'abord cesser de saboter les processus de développement que les pays africains mettent en place, comme le franc CFA, qui est l'un des nombreux obstacles au développement des pays d'Afrique de l'Ouest. Ensuite, ce constat dans le domaine de la santé reflète encore un autre point. Sans l'immigration, la France ne serait évidemment rien. De nombreux analystes utilisent souvent l'exemple de l'équipe de France de football. Il existe bien sûr de nombreux autres exemples. 

Le gouvernement français montre une fois de plus qu'il ne voit pas plus loin que le bout de son nez et qu'à ce rythme, il détruit son propre pays.

2.  L'Allemagne qualifie l'Afrique de continent d'animaux, suscitant la colère de l'UA 

Tentant de ridiculiser la tournée africaine du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, l'Allemagne s'est attiré les foudres de la communauté internationale en qualifiant l'Afrique de continent d'animaux, en utilisant une généralisation impopulaire sur le continent. 

"Le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov est en Afrique, non pas pour voir des léopards, mais pour affirmer sans ambages que les partenaires de l'Ukraine "veulent détruire tout ce qui est russe", a tweeté le ministère allemand des Affaires étrangères. Cette allusion à un léopard pour susciter l'intérêt de l'Afrique, a provoqué de vives réactions sur le continent. 

Beaucoup ont été irrités par la suggestion que la faune africaine était la seule chose qui valait la peine de faire venir l'envoyé russe sur le continent. Le porte-parole du président de l'Union africaine, Ebba Kalondo, s'est demandé si "le continent africain, ses habitants et sa faune sont une plaisanterie pour vous ?". 

Elle a poursuivi en demandant si, lorsque la ministre allemande des affaires étrangères Annalena Baerbock avait récemment visité le siège de l'Union africaine en Éthiopie, "elle était venue voir des animaux ?". Sur Twitter, plusieurs autres personnes ont critiqué l'Allemagne pour cette déclaration. 

"Combien de fois devrons-nous vous dire que l'Afrique ne se résume pas à voir des animaux sauvages ?". Kofi Yeboah a tweeté. "Utiliser de terribles stéréotypes sur l'Afrique ("L'Afrique est un vaste paysage d'animaux sauvages dans la brousse") pour donner un coup de pouce géopolitique à un adversaire dans une guerre européenne ne vous fera gagner aucun ami africain", a ajouté Zainab Usman. 

L'idée qui revient assez souvent parmi les Africains est que les pays du continent devraient chasser les multinationales occidentales et couper l'approvisionnement en ressources naturelles et nous verrons ce qu'il adviendra des pays occidentaux et nous verrons également si les pays européens continueront à voir l'Afrique à travers de simples stéréotypes. 

 

3. Burkina : la France touchée, coulée ! 

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé jeudi qu'il rappelait son ambassadeur au Burkina Faso pour des consultations, un jour après que Paris a été contraint d'annoncer le retrait de ses troupes du pays à la demande de ses dirigeants. 

Un haut fonctionnaire du ministère des affaires étrangères a déclaré que la décision avait été prise "dans le contexte des derniers développements au Burkina Faso" pour mener "des consultations sur l'état et les perspectives de notre coopération bilatérale" avec l'ambassadeur Luc Hallade. Le fonctionnaire a requis l'anonymat, conformément à la pratique habituelle du gouvernement français. 

Le gouvernement burkinabé avait demandé à la France de rappeler son ambassadeur au début du mois. 

Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré mercredi que les troupes françaises déployées au Burkina Faso auront quitté le pays d'ici un mois, conformément à la notification par le Burkina Faso de la résiliation de l'accord de 2018 sur la présence des troupes françaises sur son sol. 

Environ 400 forces spéciales françaises étaient basées dans le pays dans le cadre d'un déploiement militaire plus large sous le prétexte de lutter contre le terrorisme dans la région du Sahel en Afrique. 

Le sentiment "anti-français", comme l'appellent les médias occidentaux, alors qu'il s'agit d'un sentiment pro-africain, s'est développé au Burkina Faso, ancienne colonie française. Le président burkinabé, Ibrahim Traoré, a décidé de suivre la volonté du peuple burkinabé et de travailler avec d'autres pays, notamment la Russie et l'Iran. 

La décision du gouvernement burkinabé intervient cinq mois après que la France a parachevé son expulsion du Mali après neuf ans d'occupation. 

Environ 3 000 soldats français sont encore déployés dans la région du Sahel, principalement basés au Tchad et au Niger. 

Rappel de l'ambassadeur français, retrait des soldats de l'opération Sabre... Entre le Burkina Faso et la France, le flambeau continue de brûler. Ouagadougou dicte désormais la marche à suivre à Paris. 

Certains y voient encore une crise diplomatique. Mais pour beaucoup, il s'agit simplement d'un retour à la normale des relations entre deux pays. Le week-end dernier, la presse burkinabé a relayé une lettre du gouvernement burkinabé exigeant le départ des soldats français basés à Ouagadougou dans le cadre de l'opération Sabre dans les quatre semaines à venir. Dans un premier temps, Emmanuel Macron, le président français, n'a pas hésité à insulter les Burkinabés en déclarant que cette demande pourrait être une simple "manipulation" de la Russie et non une demande du Burkina Faso. Il a demandé des "éclaircissements au président Traoré sur ce sujet". Le capitaine Traoré ne s'est pas exprimé, ne jugeant pas nécessaire de répondre à la bassesse d'un homme politique comme le président français. Mais le gouvernement a finalement confirmé son ultimatum à Paris. 
Cela a obligé Paris à accepter, comme l'a dit le porte-parole du gouvernement burkinabé, Jean Emmanuel Ouédraogo, que "l'accord permettant la présence des forces françaises au Burkina Faso soit dénoncé". Alors que le Burkina Faso affirme qu'il est dans son droit d'exiger le départ des soldats français, la France joue la prolongation. En cherchant une solution de repli en Côte d'Ivoire, voire au Niger. 
Mercredi, le ministère français des Affaires étrangères a finalement assuré avoir "formellement reçu la notification de la dénonciation par le gouvernement du Burkina Faso de l'accord de 2018 sur le statut des forces françaises présentes dans le pays". Le Quai d'Orsay poursuit : "Conformément aux termes de l'accord, la dénonciation prend effet un mois après la réception de la notification écrite. Nous respecterons les termes de cet accord en donnant suite à cette demande. 

Mais le mois à venir, durant lequel la France retirera ses soldats, risque d'être très tendu entre les deux pays. On se souvient des joutes verbales entre Paris et Bamako au moment du retrait des soldats de Barkhane, et surtout de la sournoiserie organisée par l'armée française pour tenter de saboter et de discréditer l'armée nationale malienne. Le cas du Burkina Faso devrait être similaire. 

Et il a déjà commencé avec le rappel de l'ambassadeur de France au Burkina Faso jeudi dernier. Un rappel effectué à la demande de Ouagadougou. "Dans le contexte des derniers développements au Burkina Faso, nous avons décidé de rappeler notre ambassadeur à Paris, afin de mener des consultations sur l'état et les perspectives de notre coopération", a déclaré la France. 

Officiellement, il s'agit donc d'une mesure assez standard. Officieusement, elle signifie deux choses. D'une part, Luc Hallade n'est plus le bienvenu au Burkina Faso - qui avait demandé son départ le mois dernier - et son rappel traduit également la fermeté et la détermination des autorités burkinabè. De plus, il montre l'embarras de Paris aux yeux du monde. Car quand on se fait chasser d'un pays, il est toujours possible de jouer la carte de la mauvaise foi en mettant en cause les autorités du pays concerné. Mais quand on est chassé de plusieurs pays, aux yeux des peuples du monde, c'est vous qui êtes mis en cause. La Centrafrique, le Mali, le Burkina Faso,...si Paris veut encore jouer la carte de la victime et de la mauvaise foi, la France se ridiculisera une fois de plus aux yeux du monde entier. 

Tout cela montre que la politique étrangère de Paris et de ses alliés occidentaux laisse à désirer et qu'il est grand temps qu'ils cessent de considérer l'Afrique comme un continent inférieur à l'Occident. Sans l'Afrique, l'Occident n'existerait peut-être même pas, ou serait peut-être encore à l'état sauvage. 

Les peuples d'Afrique ne veulent plus vivre à l'époque coloniale. L'Afrique est souveraine, et le sentiment pro-africain ne fait que croître, au grand dam de Paris et de ses alliés.

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