Burkina: la main occidentale, coupée? ( zoom Afrique)

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De grandes manifestations anti-françaises, anti-occidentales secouent le Burkina.

Actualité en Afrique :

Burkina Faso: des dizaines de manifestants à Ouagadougou lors d'une visite de la CEDEAO

Mali: un pilote russe tué dans un accident d'avion

L'accord énergétique entre la Libye et la Turquie suscite un tollé régional

Cameroun: les bénéfices des banques en hausse de 20% à 105,4 milliards de FCFA au terme de l'année 2021

Analyses de la rédaction :

 

1. RDC-Rwanda : la guerre en vue ?

En RDC, le président Félix Tshisekedi a procédé à des changements au sein de l'armée nationale. 

Le président congolais a nommé son chef de sécurité au poste de chef d'état-major général des forces armées de la République démocratique du Congo, dans un contexte marqué par l'arrestation d'officiers de haut rang dans le pays. 

Le commandant de la Garde républicaine, l'unité chargée de protéger le chef de l'État, le lieutenant-général Christian Tshiwewe remplace le général Célestin Mbala, qui était à la tête de l'armée depuis juillet 2018 sous l'ancien président Joseph Kabila et avait été reconduit à son poste le 21 mai 2019 par le président Tshisekedi. 

L'arrêté présidentiel portant sur ces nouvelles nominations a été lu à la télévision publique mardi à l'aube. 

Le général Léon-Richard Kasonga, qui a longtemps été le porte-parole de l'armée, a été nommé chef adjoint de l'armée chargé de l'administration et de la logistique. Le général Jacques Nduru a été nommé chef adjoint de l'armée en charge des opérations et du renseignement. 

Le général Ephraim Kabi Kiriza est le nouveau commandant de la Garde républicaine, dont il était responsable des opérations avant sa nomination. 

Le président procède à ces nominations dans un contexte de suspicion de trahison et de complot contre son pouvoir. 

Au début de l'année, le président a limogé et emprisonné son conseiller spécial en matière de sécurité, François Beya.

En septembre dernier, le chef des opérations militaires dans l'est du pays a été arrêté, soupçonné d'intelligence avec le Rwanda voisin, accusé de soutenir les rebelles du M23.

Dans son discours à l'Assemblée générale des Nations unies, Félix Tshisekedi a accusé Paul Kagame et son régime. Le chef de l'État congolais s'est également attaqué au principal argument rwandais concernant l'activisme de son armée dans l'est du pays. Il a également rappelé les cinq axes de son plaidoyer : 

Premièrement, rendre effectif le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour dans leurs foyers des Congolais déplacés de ces localités et la cessation inconditionnelle du soutien de l'armée rwandaise à ce groupe terroriste, conformément à l'esprit et à la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi qu'aux déclarations successives du Conseil de sécurité des Nations unies, du Conseil de paix et de sécurité de l'UA, de la Communauté d'Afrique de l'Est, CAE, et de la Communauté de développement de l'Afrique australe, SADC ; 

Deuxièmement, accroître la pression sur le Rwanda et le M23, dont les dirigeants sont d'ailleurs sous sanctions de l'ONU, et faire preuve de plus de fermeté à leur égard, afin qu'ils respectent les positions prises par les organisations internationales susmentionnées ; 

Et ensuite, de soutenir la poursuite du processus de paix de Nairobi, les discussions RDC-Rwanda de Luanda et le déploiement de la Force régionale d'Afrique de l'Est, dont le statut et les règles d'engagement viennent d'être signés le 8 septembre à Kinshasa par le gouvernement congolais et le Secrétariat général de l'EAC, d'une part, et par les FARDC et le commandement de cette Force, d'autre part ; 

Encourager le Président Honoraire du Kenya, UHURU KENYATTA et le Président de l'Angola, JOÃO LOURENÇO, Médiateurs de l'EAC et de l'UA dans la crise sécuritaire en RDC à poursuivre leurs bons offices ; 

Et enfin, de lever tous les obstacles à la restructuration par la RDC de ses Forces Armées et à l'augmentation de leurs effectifs pour mieux remplir ses missions régaliennes, notamment par la levée pure et simple de toutes les mesures restrictives d'acquisition d'équipements militaires, quelle que soit leur forme, décrétées par le Conseil de Sécurité de l'ONU. La mise en œuvre des actions susmentionnées garantira sans aucun doute au peuple congolais la certitude d'une solution à la crise et facilitera un dialogue constructif entre toutes les parties concernées. 

Pour sa part, Antonio Guterres est favorable à une solution africaine par le biais de mécanismes et de pays régionaux. Le Secrétaire général des Nations Unies a suggéré un dialogue entre Kinshasa, Kigali et Kampala, notamment pour gérer la crise liée au M23. 

Deux initiatives politiques et diplomatiques principales sont en cours pour parvenir à une désescalade entre Kinshasa et Kigali. Elles sont soutenues par la Communauté d'Afrique de l'Est et l'Union africaine. Il s'agit, d'une part, du "processus de Nairobi" sous la direction conjointe du président sortant du Kenya, Uhuru Kenyatta, et du président de la RDC, Félix Tshisekedi, et, d'autre part, du "processus de Luanda" dirigé par le président angolais Joao Gonçalves Lourenço, mandaté par le 16e sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement de l'UA qui s'est tenu à Malabo le 28 mai 2022, sur le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernement. Ces deux dossiers semblent être au point mort. Pendant ce temps, la situation dans l'est de la RDC continue de se détériorer et la population congolaise est de plus en plus désespérée face à l'insécurité. Les Congolais ne sont plus disposés à fuir leur terre indéfiniment. Kinshasa doit trouver une solution en interne et surtout en phase avec la population congolaise, car la situation continue de se détériorer et elle est insupportable pour les Congolais. La population de l'est du pays commence à se mobiliser en vue de ramener la paix dans la région, avec ou sans l'aide du gouvernement congolais.

2. Mali-Russie-Iran: le bloc solide ! 

Suite aux nombreuses rencontres entre les autorités maliennes, russes et iraniennes, un bloc se forme, plaçant l'Occident hors jeu. 

Le président Vladimir Poutine et le colonel Assimi Goïta ont eu aujourd'hui un important entretien téléphonique. Au menu de leurs discussions, le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays. Poutine en a profité pour adresser une invitation à son homologue malien. Vladimir Poutine a invité le colonel Assimi Goïta à une importante rencontre en 2023. Cette grande rencontre, qui aura lieu à Saint-Pétersbourg, réunira un grand nombre d'invités triés sur le volet. L'invitation personnelle de Poutine au colonel Assimi Goïta est une marque de considération toute spéciale. Elle témoigne du renforcement des relations entre Moscou et Bamako. 

Outre les questions politiques, les deux hommes ont abordé les questions d'actualité relatives au développement des relations bilatérales, notamment dans les domaines commercial et économique. À cet égard, l'initiative de la Russie de faire don aux pays dans le besoin d'environ 300 000 tonnes d'engrais bloquées dans les ports européens en raison de sanctions illégitimes a été notée. 

"L'intention mutuelle de renforcer davantage la coopération russo-malienne dans le domaine de la sécurité afin d'éradiquer les groupes terroristes sur l'ensemble du territoire du Mali a également été confirmée", a indiqué l'ambassade de Russie à Bamako. Dans ce partenariat gagnant-gagnant, la Russie souhaite poursuivre les discussions avec le Mali. 

Le genre de partenariat qui provoque non seulement l'ire mais aussi une énorme peur en Occident et en particulier aux États-Unis. Tout comme l'Iran a préservé l'axe de Résistance au Moyen-Orient, ou la Russie en Europe, le Mali forme également l'axe de Résistance en Afrique. 

3. Le Burkina Faso : Washington en panique !

À peine arrivées au pouvoir, les nouvelles autorités du Burkina Faso commencent à créer un vent de panique en France et surtout à Washington. 

Suite au coup d'état du vendredi 30 septembre 2022, certaines représentations françaises ont été attaquées par la population, comme l'ambassade de France, considérée comme un comptoir colonial en Afrique. Ces attaques montrent que la population en a assez de la présence des occidentaux sur le territoire burkinabé. Mais en plus de ces attaques, les Burkinabés ont également demandé aux autorités de se tourner vers des partenaires comme la Russie.  

Le nouvel homme fort du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a brièvement annoncé qu'il voulait diversifier ses partenaires, sans mentionner la Russie. Washington commence déjà à faire pression sur Ouagadougou.  

Le gouvernement américain a mis en garde les nouvelles autorités du Burkina Faso contre les risques d'une alliance avec la Russie. 

"Les pays où le groupe (Wagner) a été déployé se retrouvent affaiblis et moins sûrs, et nous l'avons vu dans plusieurs cas rien qu'en Afrique", a déclaré aux journalistes un porte-parole du département d'État américain, Vedant Patel. "Nous condamnons toute tentative d'aggraver la situation actuelle au Burkina Faso, et nous encourageons vivement le nouveau gouvernement de transition à respecter le calendrier convenu pour le retour à un gouvernement civil démocratiquement élu", a-t-il ajouté. 

Ces propos reflètent parfaitement le culot des Etats-Unis, qui osent encore se faire passer pour le sauveur de l'humanité, alors que partout où ils sont passés, ils ont semé le chaos et la déstabilisation. Rien qu'en Afrique, on peut voir les résultats après le passage des Etats-Unis en Somalie, en Libye, au Nigeria et au Niger, sans parler de certains pays du Moyen-Orient. Ces pays vivent-ils actuellement en paix et en sécurité ? Dire de telles choses sur la Russie est certainement culotté, à moins de s'adresser à un public qui vit dans l'ignorance totale. Sinon, le monde entier sait que c'est précisément après le passage des troupes américaines ou européennes que les pays visés sont plongés dans un chaos phénoménal. 

En résumé, les Etats-Unis demandent aux autorités burkinabés de choisir entre le peuple burkinabé et Washington. Un choix qui devrait être fait rapidement. 

Si le Burkina Faso décide de se tourner vers des pays comme la Russie ou l'Iran, il est clairement dans son droit, mais aujourd'hui, celui qui devrait être sanctionné, c'est Washington, qui se permet encore de jouer les sauvages et d'imposer des diktats par la force. 

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