Les sanctions se révèlent être un nouveau moyen de gérer un hold-up étatique.
L’UE a sanctionné la chaîne Press TV ainsi que plusieurs responsables iraniens pour ce qu’elle appelle les «violations des droits» à la suite d’émeutes survenues en Iran avec l’appui des pays étrangers.
L’Union européenne a imposé des interdictions de visa et des gels d’avoirs au ministre iranien de l’Intérieur Ahmad Vahidi, aux quatre membres de la police ayant été impliqués dans l’arrestation de Mahsa Amini, à de hauts membres du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI), y compris ses commandants provinciaux, au commandant de la force terrestre de l’armée iranienne et à la chaîne de télévision publique Press TV, qu’elle accuse d’avoir diffusé “des aveux forcés de détenus”, selon un communiqué de l’UE.
Des experts estiment que les sanctions imposées à Press TV par l’UE, et plus tôt par le gouvernement canadien, visent à étouffer la liberté d’expression et les opinions alternatives. Ils ont également souligné le rôle joué par Press TV lors de récentes émeutes, la chaîne d’information ayant mené de gros efforts pour contrer les faux récits diffusés par les médias occidentaux concernant les émeutes en Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a averti en octobre que Téhéran prendrait des mesures réciproques si l’Union européenne imposait des mesures restrictives contre la République islamique d'Iran à la suite des récentes émeutes dans le pays.
L’Iran a également annoncé à son tour des sanctions à l’encontre d’institutions et d’individus affiliés à l’Union européenne en raison de leurs “actions délibérées en faveur du terrorisme et des groupes terroristes”
Ayssar Midani, experte des questions politiques et Philippe Hugon, reporter de guerre, s'exprime sur ce sujet.