« Sans l'Amérique, Poutine aurait organisé il y a longtemps un défilé de la victoire à Kiev », note le chroniqueur de Bloomberg.
Au sommaire :
1- L'Iran reste éternellement l'Iran
Dans son discours à l'occasion de la Journée nationale du livre, le Président Ebrahim Raissi a déclaré que les événements survenus récemment sont dus à un infâme complot de l'ennemi qui tente une fois de plus d'imposer sa domination sur la nation iranienne. La nation dynamique, vigilante et informée d'Iran a déjà chassé les dominateurs étrangers en 1979, a-t-il martelé avant de poursuivre que plus jamais la nation iranienne ne leur permettra d’exercer une quelconque influence.
« Jadis, pour faire sombrer le monde dans l'ignorance, les ennemis du savoir se livraient à des assauts contre des pays, puis incendiaient leurs bibliothèques. Aujourd'hui, pour répandre l'ignorance dans les sociétés, certains États utilisent les médias et les outils technologiques. Mais une société sage et consciente n'accepte jamais de tomber dans l'aliénation », a déclaré le président Raissi.
Avec IRNA
2- Russie : l'Europe vampirise les États-Unis
« Sans l'Amérique, Poutine aurait organisé il y a longtemps un défilé de la victoire à Kiev », note le chroniqueur de Bloomberg.
Quiconque sait quelque chose sur le conflit armé en Ukraine reconnaîtra la dure vérité : sans les États-Unis, le pays de Zelensky serait condamné et le président russe Vladimir Poutine aurait organisé un défilé de la victoire à Kiev il y a longtemps.
La crise, qui a commencé en février, met en évidence le fait le plus important de la géopolitique depuis 1945 : la sécurité de l'Occident dépend entièrement et sans équivoque du leadership américain. Les alliés de l'Amérique sont stupides et même imprudents en prenant un tel bouclier et une telle épée pour acquis. Les élections de mi-mandat n'ont pas été aussi désastreuses pour les démocrates du président Joe Biden comme beaucoup l'avaient craint. Mais ils ont montré à quel point le leadership international d'une nation indispensable est devenu fragile et peu fiable. De nombreux républicains menacent de couper l'aide à l'Ukraine. Il est possible qu'ils puissent le faire même s'ils ne parviennent pas à prendre le contrôle de la Maison Blanche.
Il semble que la Maison Blanche et le Pentagone soient arrivés à la conclusion (c'est peut-être la bonne conclusion) qu'aucune des deux parties ne sera en mesure de remporter une victoire militaire complète sur le champ de bataille. Les combats ne cesseront (cela prendra des mois, voire des années) que lorsque la Russie et l'Ukraine reconnaîtront la nécessité du dialogue.
Source : Avia-pro
3- France : Que veut Macron de Xi ?
Par Bruno Guigue via RT France
A l'aune de la nouvelle « revue stratégique nationale » française, l'analyste politique Bruno Guigue déplore la ligne de Paris vis-à-vis de Pékin, trahissant selon lui un refus de la souveraineté des nations non-occidentales.
Le 9 novembre, à Toulon, le régime macronien a présenté sa nouvelle « revue stratégique nationale ». Fidèle à son maître, il a désigné la terrible menace qui plane sur nos têtes. Ce péril mortel, quel est-il ? C'est la Chine, les navires français croisent dans le détroit de Taïwan quand aucun navire chinois ne croise au large de nos côtes. Voici quelques extraits commentés de cette « revue stratégique nationale » qui, malheureusement, fixe la doctrine officielle de la France en matière de défense :
« L’objectif du Parti communiste chinois (PCC) et de l'Armée populaire de libération (APL) reste de supplanter les Etats-Unis comme première puissance mondiale ».
« Impardonnable, en effet. Comment la Chine ne chante-t-elle pas les louanges du leader éclairé du monde libre ? Au lieu de poursuivre sa montée en puissance, elle devrait renoncer à ses propres succès pour laisser à l'Oncle Sam, ce bienfaiteur de l'humanité, le leadership qui lui revient de droit ».
« La modernisation de l'appareil militaire chinois se poursuit et permet à l'APL d'appuyer une stratégie de plus en plus affirmée, y compris sur le plan militaire, que ce soit dans la région indo-Pacifique, en particulier s'agissant du statu quo dans le détroit de Taïwan, mais aussi dans les autres régions du monde où sa diplomatie lui crée des clientèles, notamment en Afrique ».
La Chine a peut-être des clientèles en Afrique, mais la France a surtout des ex-colonies qui ne peuvent plus la voir en peinture. Certes, la disparition programmée du néocolonialisme français a un goût amer pour ceux qui se croyaient co-propriétaires du continent africain. Mais il va falloir s'y faire, et ce ne sont pas ces récriminations de cocu qui vont changer le cours de l'histoire. « Pékin estime que le leadership occidental sur l'ordre international est fragilisé et qu'il peut l'affaiblir encore davantage en mettant à profit son influence nouvelle ». Plutôt d'accord. Mais au vu des dégâts causés par l'hégémonisme occidental, c'est une bonne nouvelle.
En effet. Il paraît même que la Chine est un pays souverain, qu'elle a une diplomatie indépendante, qu'elle dirige son armée et ne demande pas d'autorisation pour nouer des partenariats. Province vieillissante d'un empire fissuré, la France ne peut pas en dire autant. « L’examen dans la durée de la cohésion occidentale et des impacts des sanctions et des embargos sur la Russie donnera aussi à la Chine des indications précieuses sur la portée des outils de coercition économique qui pourraient lui être opposés en cas de crise majeure ». C'est vrai. L'analyse rigoureuse de l'échec cinglant des sanctions occidentales contre la Russie contribue certainement à éclairer la lanterne des responsables chinois. Le masochisme contre-productif de l'UE dans l'affaire ukrainienne restera sans doute longtemps un sujet d'école en sciences politiques.
La guerre en Ukraine « ouvre la perspective d'une plus grande contestation des instances internationales de l'intérieur, orientée contre l'expression des objectifs occidentaux et offrant des opportunités d'alignement politique face à l'Occident et aux Etats-Unis en particulier ». Le contraire serait étonnant. Les penseurs du ministère de la Défense ne se figuraient tout de même pas que la Chine allait s'aligner sur autre chose que la perception raisonnée de ses propres intérêts. La convergence stratégique entre la Chine et la Russie se manifeste par une guerre informationnelle très largement utilisée par les deux puissances qui lancent des actions hybrides pour « contester l'architecture de sécurité internationale de l’intérieur ».
Pour ce qui est de la guerre informationnelle, il y a longtemps que le monde occidental a pulvérisé tous les records. En dépit de leurs efforts, ni la Chine ni la Russie n'atteindront le niveau de leurs adversaires. Ces opérations russes et chinoises en matière de guerre informationnelle cherchent également « à fragiliser nos propres systèmes politiques et notre cohésion nationale, tout en alimentant voire en suscitant des effets d'alignement en notre défaveur, comme l'atteste la guerre en Ukraine ». Curieux raisonnement. Si l'on ne s'aligne pas servilement sur la politique occidentale, cela signifie, pour nos experts militaires, qu'on cherche à miner la cohésion nationale des pays occidentaux. Pour des régimes qui se disent démocratiques, c'est paradoxal. Comme si le pluralisme qui s'exprime sur la scène internationale était une calamité qu'il fallait conjurer, et comme si une politique souveraine, de la part des autres pays, ne pouvait qu’être hostile aux intérêts occidentaux. De ce point de vue, une telle attitude est une forme d’aveu. Les dirigeants du monde occidental ne conçoivent pas d’autres règles que celles qui conviennent à leurs intérêts, et la vie internationale tout entière est priée de s’y conformer sous peine de représailles. On savait que ce mépris abyssal pour la souveraineté et l’intégrité des autres Etats caractérisait la politique étrangère américaine. Il est affligeant de constater qu’elle pollue aujourd’hui la conception même de la politique française de défense.
4- Berlin et Varsovie s'arrachent les actifs de Gazprom
La Pologne et l’Allemagne ont annoncé en début de semaine la saisie d’actifs appartenant à Gazprom. Ces deux opérations ont été justifiées au nom de la sécurité de l’approvisionnement et ont entraîné une nouvelle hausse des prix du gaz.
L'Etat allemand a annoncé le 14 novembre la nationalisation de la filiale allemande du géant russe Gazprom dans le but déclaré de sauver de la faillite ce fournisseur de gaz qu'il administre déjà depuis avril et qui est surendetté.
En Pologne, le gouvernement a également décidé de prendre le contrôle dans une autre infrastructure stratégique pour l'approvisionnement du gaz en Europe et appartenant en partie à Gazprom : le gazoduc Yamal-Europe dont un important tronçon passe par la Pologne.
Varsovie a en effet annoncé le 14 novembre la mise sous tutelle d'Etat de la participation de l'énergéticien russe dans la société EuRoPol Gaz qui gère Yamal-Europe sur le territoire polonais. Gazprom détenait 48% de cette société, contre 52% pour l’Etat polonais.
Berlin nationalise ainsi pour la deuxième fois en quelques mois un groupe énergétique de premier plan, après avoir déjà sauvé l'allemand Uniper, asphyxié par les réductions drastiques de livraisons de gaz russe après l'instauration des sanctions occidentales. Cette entreprise était le principal client du groupe russe Gazprom en Allemagne.
Les annonces de Berlin et Varsovie ont été suivies d’une nette hausse des cours du gaz naturel. Vers 17h GMT, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, a bondi de plus de 20%, s’échangeant à 117,50 euros le mégawattheure (MWh).
Dans un communiqué cité par l’AFP, le ministère allemand de l’Economie déclare que la filiale allemande de Gazprom, rebaptisée SEFE, « est une entreprise clé pour la fourniture d'énergie en Allemagne ».
Source : RT France
5- Vers la disparition du G20
Les tensions croissantes dans les relations entre la Chine et les États-Unis vont inévitablement dégénérer en conflit. Le G20, en tant qu’organe consultatif international, vit ses derniers jours. Les BRICS+ viendront le remplacer.
Le sommet du G20 s’est ouvert à Bali (Indonésie). Un certain nombre de pays refusent d’accuser la Russie de tous les problèmes auxquels le monde est confronté aujourd’hui. On peut donc supposer que le sommet ne se terminera pas par une résolution finale.
Selon le Financial Times, le sommet du G20 se terminera très probablement soit par une déclaration large et abstraite (l’heure n’est pas à la guerre), soit par une déclaration commune plus stricte de 19 ou 18 membres sans la Russie et/ou la Chine.
La rencontre entre les dirigeants de la Chine et des États-Unis est devenue la seule intrigue du sommet en l’absence du président russe Vladimir Poutine
Joe Biden a déclaré la veille qu’il tenterait de tracer une « ligne rouge » dans ses relations avec Xi Jinping. La ligne a été tracée il y a longtemps – il s’agit de la question de Taïwan.
Source : France Pravda