Après avoir défié militairement la France en revenant sur des accords militaires bidon que la force d’occupation avait imposés à l’État malien, il est temps de voir du côté de la justice. Une plainte sera déposée devant les institutions sous-régionales, africaines et internationales, contre des sanctions jugées « illégales ». Le Premier ministre de transition estime que leur objectif réel est de « déstabiliser le Mali » et d’« achever » « un peuple déjà à terre ».
Actualité en Afrique :
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Analyses de la rédaction :
France : Mali enchaîne les coups anti-Occident
Après avoir défié militairement la France en revenant sur des accords militaires bidon que la force d’occupation avait imposés à l’État malien, il est temps de voir du côté de la justice.
Une plainte sera déposée devant les institutions sous-régionales, africaines et internationales, contre des sanctions jugées « illégales ». Le Premier ministre de transition estime que leur objectif réel est de « déstabiliser le Mali » et d’« achever » « un peuple déjà à terre ».
Et selon Choguel Maïga, c’est la France qui serait à la manœuvre.
Remontant au début de l’intervention militaire française dans le pays, le chef du gouvernement accuse Paris d’œuvrer à « la désintégration » de l’État et réitère l’intention des autorités de transition de relire des accords de défense jugés « déséquilibrés ».
Quant à la Cédéao, son « erreur est de tout ramener aux élections » qui ne sont « pas une fin en soi », juge Choguel Maïga. Qui rappelle les maux du pays - élections contestées, corruption, détournement d’argent public, impunité, insécurité - pour justifier la nécessité de réformer avant d’aller au vote. Les engagements pris par les autorités et par lui-même ? « La mission est sacrée, mais c’est le terrain qui commande », dit-il.
« Nous ne fermons pas la porte au dialogue », rappelle également le Premier ministre de transition, « mais ce que nous ne voulons pas », c’est « l’humiliation » et le retour « à l’esclavage ».
Un peu comme le Niger qui a cassé la CPI en renvoyant les 8 Rwandais au Rwanda, le Mali se tourne vers les institutions sous-régionales, africaines et internationales, contre des sanctions jugées illégales. Mais quel est l’objectif du Mali ? En fait s’il est bien vrai que ces instances sont totalement soumises et qu’il est peu probable qu’elles osent se prononcer contre l’embargo, il est aussi vrai que le but de Bamako est tout autre : le Mali cherche ainsi porter au grand jour le vrai visage de cette pseudo justice que les puissances occidentales ont imposée à l’Afrique et qui au lieu de les juger eux, leurs crimes, leurs pillages, ne fait que discriminer les Africains.
C’est un piège à double sens que le grand Mali tend aux occupants et à leurs accointances régionales, car si elles rejettent la plainte ou ne lui donnent pas de suite, cela dévoile le vrai visage auprès de l’opinion malienne et si elles font le contraire, et bien c’est encore pire...
En effet, Bazoum a balisé le terrain à la saisie de la justice internationale contre les crimes de guerre commis par la France en particulier et les autres puissances en général, et dans la foulée des indemnisations qui pourraient être versées et qui le devraient, aux victimes de ces crimes.
Au Sahel, cela a tout de suite eu un écho encore plus large : cette plainte du Mali n’est qu’un début de l’expansion de cette démarche. Au Sahel où les coalitions interafricaines se renforcent de jour en jour, la donne est sur le point de s’inverser. Car qui empêcherait désormais les états sahéliens qui ont l’Algérie et un peu la Russie à leur côté d’exiger que la justice soit faite et que les sponsors des terroristes et des rebelles de tout genre qui se trouvent à Paris, à Washington, à Berlin, etc., soient jugés et condamnés… ?
Burkina Faso : qui veut déstabiliser le pays ?
C’est sans doute la rage d’avoir lamentablement échoué qui fait que les agents des services secrets occidentaux s’acharnent de la sorte sur les infrastructures Burkinabés, car non seulement le pays a royalement empêché la contagion terroriste traverser son territoire vers la cote et ce, grâce à une intelligence stratégique qui a fini par aider l’armée par les forces populaires, et tout ceci grâce à l’appui du renseignement Burkinabé, mais aussi par le fait que le Burkina prône de plus en plus l’importance du renforcement des coalitions interafricaines, et qu’il vient dans une logique préventive de déjouer une seconde tentative de coup d’État en l’espace d’un an.
Et bien, depuis ce deuxième putsch manqué, la violence gratuite contre les forces armées augmente :
Neuf personnes ont été tuées samedi à Namssiguian, dans la commune de Bourzanga de la province du Bam (centre-nord du Burkina Faso) par des hommes armés non identifiés, a rapporté l’agence d’information du Burkina (AIB).
Selon la même source, les mêmes hommes armés non identifiés ont saccagé des antennes téléphoniques et d’autres infrastructures dans la localité.
Actuellement, beaucoup de Burkinabés savent que l’heure n’est pas à un coup d’État dans le pays. Le pays est en pleine lutte contre le terrorisme, et il enregistre de bonnes avancées contrairement à ce qui est continuellement prétendu dans les médias mainstream. Il est également important de rappeler qu’actuellement, le Burkina Faso est un verrou tout comme le Mali d’ailleurs, qui empêche le terrorisme de se propager dans les pays de la côte du golfe de Guinée.
La lutte armée continue sous toutes ses formes. Au Burkina Faso, quatre officiers militaires ont été nommés jeudi, gouverneurs des régions de l’Est, du Nord, Sahel et la Boucle du Mouhoun, des régions en proie aux attaques terroristes, a-t-on appris vendredi de source officielle. Le colonel Mamadou Boukouma, le colonel Elie Tarpaga, le colonel-Major Pierre Ouédraogo et le Lieutenant-Colonel P.F. Rodolphe Sorgho ont été nommés respectivement gouverneurs des régions de la Boucle du Mouhoun, de l’Est, du Nord et du Sahel, précise un rapport du conseil ministériel tenu jeudi.
Ces régions dont certaines étaient déjà administrées par des militaires font partie des zones les plus touchées par le terrorisme au Burkina Faso, depuis 2015.
De son côté, c’est après avoir fait le point au gouvernement, que le général de brigade Aimé Barthelemy Simporé, le ministre burkinabé des Armées, a précisé que quinze personnes, sans donner leurs identités, ont été interpellées par la gendarmerie nationale dans le cadre de l’enquête sur la tentative présumée de coup d’État.
Deux officiers, 7 sous-officiers, un militaire du rang et cinq civils. Et à l’issue des premières auditions, trois personnes ont été relaxées, deux civils et un militaire. Ce qui fait qu’aujourd’hui, il y en a encore douze qui sont toujours en détention préventive pour les besoins de l’enquête. Je pense qu’il faut rester serein, l’armée poursuit ses missions et reste dans sa posture d’exécution des missions qui lui sont confiées. »
Selon le ministre des Armées, cette procédure judiciaire a été ouverte suite à une dénonciation d’un militaire qui aurait été contacté par des individus pour rejoindre le groupe afin de mener des actions de déstabilisation contre les institutions. Selon les informations, des transactions financières ont été effectuées par des individus entre l’étranger et le Burkina Faso.
Les pays du Sahel doivent être sur leur garde, car visiblement, les terroristes qui sont à la solde des Occidentaux veulent lancer de nouvelles offensives contre les populations.
Guinée : le colonel Doumbouya revenu à la raison ?
En Guinée, le général Doumbouya étonne !
Après avoir décidé du maintien de l’ouverture des frontières maritimes, terrestres et aériennes avec le Mali mis sous embargo par la CEDEAO, le chef de la junte militaire en Guinée, a fait de nouvelles annonces ce jeudi 13 janvier 2022.
Le Colonel Mamadi Doumbouya qui s’exprimait en conseil des ministres, a annoncé que « vue de l’évolution de la situation, des mesures sont à l’étude pour faciliter la mobilité des personnes et de leurs biens en sécurité ». La Guinée exclue de toutes les instances de décision de la CEDEAO s’est désolidarisée de ces sanctions controversées. Mais pourquoi ? Le chef de la junte guinéenne précise que le maintien de l’ouverture des frontières avec Bamako devrait permettre de renforcer les liens séculaires d’amitié entre la Guinée et Mali.
Avec la fermeture des frontières par Dakar et Abidjan, le Mali n’a d’autres choix que de se tourner vers le port de Conakry pour ses importations et exportations. Pour faire profiter au maximum à la Guinée de cette aubaine, le président de la transition a indiqué que la finalisation des travaux de bitumage de la Route Nationale n° 1 est une priorité.
Il a instruit son ministre des Infrastructures et des Transports de se pencher sur la question des indemnisations des personnes impactées par le déguerpissement sur le tracé de la route. « L’intérêt public doit primer sur les intérêts individuels dans le respect des droits de chacun », a-t-il cependant précisé.
Le colonel putschiste est-il en train de se détacher des prises de position occidentales, à l’image de ce qui s’est passé au Mali, où la transition, d’abord soutenu et admiré par l’axe US-OTAN a compris qu’en s’appuyant sur cet axe, la situation du pays n’allait que de s’empirer et qui a décidé de se tourner vers des alliés fiables comme la Russie, la Chine et l’Iran.
Ces dernières années en Guinée, la population n’a pas arrêté de montrer sa volonté de chasser l’occupation étrangère du pays, et même de demander l’intervention de la Russie dans les affaires sécuritaires du pays, ou en d’autres termes, emboîter le pas à la Centrafrique pour récupérer l’indépendance et la souveraineté du pays. Ceci ne fait aucun doute.
D’ailleurs, c’était en mars dernier que lors de sa visite en Guinée, Mikhaïl Leonidovitch Bogdanov, vice-ministre russe des affaires étrangères en charge de l’Afrique et du Moyen-Orient et envoyé spécial du président Vladimir Poutine avaient insisté sur « le renouveau du partenariat politico-stratégique entre Conakry et Moscou ».
Il a surtout été question lors de cet entretien entre Alpha Condé et le diplomate russe, des préparatifs du sommet Russie-Afrique qui se tiendra en 2022 sur le continent contrairement au premier sommet qui s’est tenu en octobre 2019 à Sotchi en Russie, du vaccin russe Spoutnik V dont il est venu avec 10 000 doses pour soutenir la Guinée dans son effort de lutte contre la Covid-19, de la coopération multilatérale à l’ONU, et des relations commerciales, économiques et militaires.
On se souvient encore de cette rencontre légendaire entre le président guinéen et son homologue russe Poutine en marge du premier sommet Russie-Afrique de Sotchi où Alpha Condé tacle devant les caméras du monde entier, le néocolonialisme et l’impérialisme occidental égratignant au passage la France et invitant son homologue russe à un entretien à huis clos. Depuis, l’axe Conakry-Moscou-Pékin s’est de plus en plus renforcé et a permis au pays de se libérer du joug des néocolonialistes.
Il se pourrait que le général Doumbouya ait compris en si peu de temps que le fait de s’allier à des occidentaux, n’emmènerait le pays que vers le chaos et que les meilleures des solutions seraient de refaire le chemin qu’a traversé le Mali après le coup d’État.
Reste à savoir si dans les jours à venir, le colonel putschiste prendrait oui ou non les bonnes décisions, afin de conduire le pays vers la souveraineté et l’indépendance et non pas vers la colonisation.