Cette lutte anticolonialiste que le Mali a commencée depuis quelques mois montre chaque jour une nouvelle dimension et le Mali montre qu’il a plus d’un tour dans son sac !
Actualité en Afrique :
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Analyses de la rédaction :
Mali : l’Occident expulsé des mines !
Cette lutte anticolonialiste que le Mali a commencée depuis quelques mois montre chaque jour une nouvelle dimension et le Mali montre qu’il a plus d’un tour dans son sac !
Cette lutte a commencé par le volet militaire, dans lequel, le Mali a non seulement rompu tous les accords militaires avec la France, mais a également interdit tous vols aériens à travers son ciel. Mais ce n’est pas tout, car le Mali a ouvert de nouveaux horizons dans le pays en signant des accords avec des pays comme la Russie, l’Iran et l’Algérie et en prouvant ainsi que c’est le gouvernement et le peuple qui choisissent les partenaires et non pas le contraire.
Un autre volet de cette lutte s’agissait du volet économique où malgré les sanctions imposées par la CEDEAO et l’UEMOA, deux instances à l’apparence africaine, mais à la solde de l’Occident, le Mali a renforcé ses liens avec ses voisins dont le Sénégal et la Guinée et a tellement bien géré cette période qu’en fin de compte, ces mêmes instances occidentales ont été poussées à lever ses sanctions et à avouer leur impuissance face à cette coalition interafricaine et Mali-axe de l’Est qui a prouvé qu’elle a plus d’un tour dans son sac.
Un volet politique s’est ensuite ouvert dans lequel le Mali a totalement expulsé Barkhane et cie de son territoire, a repris le contrôle de tous ses territoires, et a dans son dernier coup de force anti-France, demandé une réunion d’urgence de Conseil de Sécurité de l’ONU afin de faire traîner la France devant la justice pour ses crimes de guerre contre le Mali, ses vols illégaux sur le territoire et ses bombardements à coup de Mirage 2000 contre son peuple.
Cette lutte n’en reste pas là, puisque le volet minier vient de faire son apparition.
Jusque-là 3e pays producteur d’or en Afrique et disposant selon certaines sources d’un potentiel pétrogazier estimé à environ 73 % de l’ensemble de son territoire, le Mali veut davantage tirer profit de son secteur minier.
En effet, les autorités de la transition ont approuvé ce 24 août en conseil des ministres, la création de la » Société de recherche et d’exploitation des ressources minérales du Mali « .
Cette société à capitaux 100 % publics va assurer la recherche, l’exploitation, le traitement et la commercialisation des substances minérales, dans les limites des périmètres définis. Elle va en outre procéder à des levées de fonds et sera habilitée à acquérir des titres miniers, en plus de générer des devises pour l’État et de nombreux emplois.
Selon les explications de Lamine Seydou TRAORE, ministre malien en charge des Mines, de l’Énergie et de l’Eau, dans le journal de 20 heures sur les antennes de la télévision nationale (ORTM1) ce 24 août, » il s’agit de permettre à l’Etat de participer pleinement à la création de la valeur le plus rapidement possible et dans les règles de l’art « .
En mettant en place cette nouvelle entité, les autorités actuelles de la transition souhaitent que “’l’or brille » davantage pour tous les Maliens et que les autres ressources minérales, à savoir le pétrole, le gaz, le fer, l’uranium, le calcaire, l’hydrogène naturel, encore inexploité puissent l’être dans les meilleures conditions.
Soulignons qu’en 2021, la production malienne d’or est ressortie à 65 tonnes, représentant 70 % des exportations du pays, 25 % des recettes fiscales, 10 % du PIB et à rapporter plus de 500 milliards FCFA au budget de l’État.
Les pilleurs des ressources maliennes sont désormais expulsés et les mines maliennes totalement entre les mains des sociétés nationales.
La force colonialiste n’est apparemment pas au bout de ses surprises. Le Mali n’est pas prêt à lâcher du leste face à une colonisation qui l’a étouffé dans tout les sens depuis plusieurs décennies.
Afrique : la nouvelle phase de la lutte anticolonialiste
C’est bien significatif : il fut un temps où la Zoom Afrique ne faisait hélas que le décompte des morts civils et militaires africains dans ces attaques terroristes qui touchant le Sahel voire la côte en passant par le centre du continent africain faisait le bonheur des RFI, France 24 et toutes les autres officines médiatiques colonialistes, car c’était à travers ces morts que la France et autres puissances néocoloniales trouverait la raison de la poursuite de l’occupation des pays entiers en Afrique.
C’était à l’époque où l’occupation militaire se nourrissait du Jihadisme parce que les peuples du Sahel n’avaient pas encore découvert l’ampleur de l’imposture et le fait que ces terroristes ne sont que des agents des services secrets occidentaux infiltrés au cœur de l’Afrique à l’effet de la vampiriser et d’en causer la recolonisation. Mais cette époque est révolue et en est le signe la forme que prend l’ingérence France/Occident en Afrique, une forme bien soft qui reste néanmoins le symptomatique d’un affaiblissement chronique. À lire l’édition de ce dimanche du RFI trois manifs anti État se sont déroulées au Burkina Faso, en Centrafrique et en Guinée.
Il s’agit des pays où le pouvoir s’oppose directement à l’ordre colonial.
Au Burkina Faso, alors que les médias mainstream tentent de dire que les manifestations sont une preuve du mécontentement du peuple de la junte, il s’agirait là d’une dénonciation de l’incapacité du cette junte qui s’est trop appuyée sur la force d’occupation, et bien sûr il s’agit de la dénonciation de cette force colonialiste qui, désemparé au Mali, mise plus que jamais sur un redéploiement au Burkina et au Niger voisin.
Cette vague anticolonialiste a commencé au Mali, mais s’est étendue désormais dans plusieurs pays africains.
Il n’est plus question de savoir si oui ou non les pays africains acceptent la présence occidentale, il est désormais question de faire expulser sans aucune question préalable toutes les forces interventionnistes de ce continent.
Que ce soit au Sahel, en Afrique centrale ou en Afrique Australe, l’exigence est la même : la fin de la présence colonialiste et le début d’une nouvelle ère de souverainisme.
Madagascar : la France prise la main dans le sac
À Madagascar, la Cour de cassation a rejeté, vendredi 26 août, le pourvoi des principaux accusés dans l’affaire Apollo 21, une affaire dans laquelle deux Français, Paul Rafanoharana et Philippe François, ont été condamnés respectivement à vingt ans et dix ans de travaux forcés pour tentative de coup d’État et tentative d’assassinat du président de la République.
Les avocats des accusés avaient demandé, en juillet dernier, l’annulation des condamnations prononcées en décembre 2021 par la Cour criminelle. Ce rejet de la Cour de cassation confirme ainsi les peines des deux Français.
Comment peut-on analyser cette implication occidentale dans les coups d’État en Afrique ? Luc Michel, géopoliticien nous en dit plus.